L'attachement
Nous savons que l'adulte, dans sa relation à l'autre, a acquit sa capacité à aimer, donner, recevoir, dans son enfance. Cette ' relation d'objet et son choix d'objet est largement influencé par les rapports établis dans la prime enfance avec les parents et la fratrie, et plus tard la crèche et l'École. Avant de parler d'amour, parlons simplement de liens, nous tissons au fil de notre vie, une toile sociale, composée d'amis, de connaissances, d'ennemis.
Petit extrait de St exupéry...(Le petit prince)
C'est alors qu'apparut le renard : .
- Bonjour dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le Petit prince, qui se retourna, mais ne vit rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier...
- Qui es-tu ? dit le Petit Prince. Tu es bien joli.
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le Petit Prince. Je suis tellement triste...
- Je ne peux pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah ! Pardon, fit le Petit Prince. Mais après réflexion, il ajouta : Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches tu ?
- Je cherche les hommes, di le Petit Prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"? .../...
- C'est une chose trop oubliée dit le renard. Cela signifie "créer des liens".
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde."
Cet extrait, par sa justesse, se passe de commentaire
Pour John Bowlby qui est l'initiateur des recherches cliniques modernes, l'attachement est un besoin primaire comme d'être nourri, il découle d'aucun autre. Pour s'attacher à un adulte, le bébé développe un ensemble de réactions et comportements afin de s'assurer de la présence, de la proximité et de la disponibilité de la figure maternelle. Cet attachement existe chez tous les primates, mais il est vital pour les humains qui sont les plus démunis à la naissance, les plus longtemps dépendants de soins d'un adulte. Cependant l'attachement, loin de n'être qu'une dépendance, est un moyen pour l'enfant de développer une sécurité qui le mènera vers la possibilité d'explorer autour de lui puis vers l'autonomie. La psychanalyse moderne est devenue ainsi, surtout dans les pays anglosaxons, une branche de la psychiatrie.
Les questionnaires qui se basent sur l'attachement sont devenus des outils en vue de prévoir le développement émotionnel des individus. Avec Mary Ainsworth (A Strange Situation) et Mary Main (AAI - Adult Attachment Interview), un nouvel élan a été donné pour la recherche clinique en psychanalyse.
René Zazzo note dans le colloque épistolaire sur l’attachement qu’il a dirigé en 1979, que le mot "attachement" c’est à la fois l’idée de "lien", comme en parle Konrad Lorenz, et le "sentiment d’affection", propos de Harry Harlow.[1]
4 schèmes d’attachement
- sûr : l’enfant a confiance, il sait que son parent est disponible et va lui répondre quand il sera en danger.
- angoissé, ambivalent : l’enfant n’est pas certain que son parent sera disponible et lui répondra s’il fait appel à lui. L’enfant est sujet à l’angoisse de séparation, il s’accroche à sa mère, se montre angoissé pour explorer le monde.
- angoissé évitant : l’enfant n’a aucune confiance dans les réponses que sa mère lui fera ; il s’attend à être repoussé lorsqu’il cherche auprès d’elle réconfort et protection. L’enfant tente alors de vivre sa vie sans soutien de la part des autres.
- désorganisé : l’enfant semble perdu produisant un comportement désorganisé dans le test de "Strange Situation". Il est susceptible alors de développer une personnalité très difficile à gérer.
Hormone
Sur des bases indépendantes de cette théorie, des recherches tendent à relier le mécanisme d'attachement à l'effet d'une hormone : l'ocytocine. Pour que les récepteurs d’ocytocine se mettent en place dans le cerveau, il faut que le lien mère-enfant ait été satisfaisant. (extrait wikipedia)
(On sait maintenant que le sourire s'ébauche dès les premières heures de la vie, entre la troisième et la quinzième heure, selon les enfants, qu'il ne concerne alors que les muscles de la bouche (nous revenons à l'oralité peut être) et que dans les jours suivants, la morphologie du sourire s'élargit, gagne les yeux, différents stimuli provoquent alors automatiquement le sourire, la voix à une certaine hauteur de ton qui correspond au registre féminin, puis des stimuli visuels comme le visage, les yeux. Il ne s'agit pas encore d'une réaction à une personne. L'Enfant n'a pas encore construit un tel Objet. On le stimule avec différentes sources sonores, de différentes hauteurs, voix enregistrées, sonnettes... etc. On voit à quoi il réagit, à quoi il ne réagit pas. On utilise aussi des leurres et on constate que l'Enfant à partir d'un certain âge réagit à la forme du visage. Il fixe d'abord la ligne des cheveux et puis à un certain âge, c'est le mouvement des yeux qui déclenche à coup sur le sourire. Les mécanismes seraient donc innés, le sourire appartient à l'homme et d'ailleurs différentes recherches ont montré que chez l'enfant aveugle le sourire jusqu'à un certain âge se développe comme chez l'enfant voyant. On sait également que dès l'âge de trois mois la réaction sourire à l'étranger n'est pas la même en fréquence et en intensité que celle à la Mère ou à une personne familière. Entre cinq et quinze semaines, il est impossible de distinguer une différence entre le sourire à la Mère et le sourire à une personne étrangère, alors qu'à partir de quinze semaines la différence est incontestable.)